• Date de parution : 03/08/2021
  • ISBN : 9790043101345

Eon LEROUX PHILIPPE

Violoncelle

Répertoire
Éditeur : Billaudot
Référence : GB 10134
18,30

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Classique

Description :

Composée en 2019, commande de la Philharmonie du Luxembourg, Éon se déploie au croisement du vertical et de l’horizontal. Cette opposition se manifeste entre autres dans la gestuelle instrumentale. Alors que l’interprète commence à jouer en frottant l’instrument avec la main dans un mouvement vertical, à la fin de l’oeuvre, il tient le violoncelle couché horizontalement sur ses genoux et en caresse les cordes. Entre ces deux moments, au point de symétrie de la pièce, il joue de façon transversale, ses deux mains se croisant au dessus du manche de l’instrument. La jonction de ces deux axes (vertical, horizontal), métaphore de l’expérience humaine et symbole de l’antinomie immanence-transcendance dans la figure de la croix, trouve également son emploi dans deux des temporalités en action dans l’oeuvre. La première est un temps périodique, fondé sur le modèle de la respiration humaine et parfaitement prévisible dans sa régularité.

Paradoxalement, ce modèle nous entraîne, derrière sa réalité sensible, vers une certaine atemporalité. Le souffle profond suscite une intériorité faisant perdre les références temporelles. La seconde est un temps sans repères, difficilement identifiable autrement que par les gestes fulgurants qui le composent. Temps de l’instant, en perpétuel changement, c’est le temps de l’action humaine. Ces deux temporalités sont constituées d’éléments uniquement variés, sans développement, et sont mis en relation avec un matériau plus harmonique, qui est quant à lui développé, et qui de ce fait met en scène un autre temps, celui de la mémoire. Mémoire intrinsèque à l’oeuvre, avec ses rappels et ses anticipations, mais aussi mémoire collective où les combinaisons de hauteurs sont évocatrices d’autres musiques ou ambiances sonores. L’axe de symétrie au centre de la pièce, moment décisif de la transversalité des gestes, de l’équilibre des parties, de la complétude des matériaux, ainsi que des correspondances des directions sonores, cherche à créer ce phénomène de réfraction formelle qui fait qu’une oeuvre musicale n’est ni vraiment directionnelle, ni spéculaire ou cyclique, mais qu’elle nous fait passer sans ostentation d’un univers familier à l’émerveillement d’un paysage nouveau (l'unique issue essentielle).

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