LES DEBUTS DE XENAKIS

La plus novatrice des œuvres sérielles du début des années 50 semble résolument conventionnelle comparée à celles composées par le compositeur à la même époque. Comme le souligne Ben Watson, « l’œuvre de Xenakis est un fragment extraterrestre, brillant dans le cœur de l’Occident ». A Paris, Messiaen refuse Xenakis dans sa classe de composition en lui expliquant : « Vous avez presque 30 ans, vous avez la chance d’être grec, d’être architecte et d’avoir étudié les mathématiques. Tirez profit de tout cela. Mettez tout cela dans votre musique ». C’est exactement ce que le compositeur fit – et faisait déjà – ce qui explique l’originalité de sa musique.
LA PLURIDISCIPLINARITE DE SON ŒUVRE

XENAKIS ET LA NATURE
Il a également mis au point Polytopes : des installations son et lumière mettant en scène ses éclairages, ses décors, sa musique et les sons afin de créer une expérience multimédia intenses dans des pays comme le Canada, l’Iran, la Grèce. Quand vous écoutez Synaphaï pour piano et orchestre, vous entendez une partie de piano complexe qui comporte une portée par doigt. Vous entendez des sonorités minutieusement orchestrées autour des solos mais aussi une texture rythmiques quasi permanente et une violence consistante très impressionnante.
Il reste beaucoup à découvrir au sujet de la musique de Xenakis. Jonchaies pour orchestre (1977) est l’une des expériences les plus incroyables en musique. Cette œuvre permet de décrypter à elle seule toute l’œuvre du compositeur. Beethoven a décrit la nature dans sa 6e symphonie, Sibelius en était quand à lui terrifié dans Tapiola, Xenakis a quant à lui littéralement transformé la musique en nature. Durant ses vacances en Corse, l’artiste atteignit ses limites en canoë alors qu’il était en plein rapide. Quand vous écoutez sa musique, vous ressentez cette sensation de plein air, de tempête, d’extrême intensité.
JONCHAIES EN VIDEO
JONCHAIES EN VIDEO