
L’œuvre de Ligeti est des plus diverses, puisqu’elle va de la pièce pour piano seul à l’opéra, en passant par la musique de chambre, l’orchestre, la musique électronique et des formations plus anecdotiques (Poème symphonique pour 100 métronomes), sans oublier l’orgue et le clavecin qui apparaissent assez peu dans la musique contemporaine.
L’un des leitmotive dans l’œuvre de Ligeti se trouve être l’influence de Bartók. Il s’inspire de Bartók et des musiques populaires hongroises, roumaines et arabes. Son premier quatuor à cordes, Métamorphoses nocturnes, est dans cette tradition. C’est en 1961, avec Atmosphères, qu’il compose son œuvre manifeste. Il ne recherche ni mélodie ni harmonie, mais des couleurs sonores dans une musique « statique » dont la densité est héritée de Bartók : « Ma musique donne l’impression d’un courant continu qui n’a ni début ni fin. Sa caractéristique formelle est le statisme, mais derrière cette apparence, tout change constamment ». Sa musique se prête à une écoute globale plutôt qu’analytique. Elle est, dit-il, une « surface de timbres ».
Les œuvres de la période hongroise de Ligeti, notamment du Premier quatuor à cordes, ont une inspiration nettement bartókienne et possèdent déjà le côté iconoclaste qui s’affirmera plus tard. Ainsi, les onze pièces de Musica ricercata sont écrites en utilisant seulement deux notes pour la première pièce, puis trois, et ainsi de suite jusqu’à la dernière pièce qui est dodécaphonique.
Ligeti - Atmospheres